Créer son entreprise :Trouvez une idée sésuisante

Avant de se lancer, encore faut-il savoir ce qu’on va proposer... Voici des pistes qui vous permettront de nourrir votre inspiration.


Pour réussir, il n'est pas nécessaire d'avoir l'idée du siècle. De petites activités peuvent connaître de grands destins pour peu qu'elles trouvent un marché et quelles apportent une valeur ajoutée. De nombreux créateurs se sont ainsi lancés en partant d'un simple constat: cela n’existe pas, alors, faisons-le! Certains, comme Jérôme Tricault, ont ainsi révolutionné le monde de la puériculture en inventant un lit pliant qui s'ouvre comme un parapluie ; d'autres, comme Xavier Moisant, ont créé les Gobi, des bouteilles d'eau réutilisables et personnalisables (www.gobilab.com). Sur le papier, c'est simple (mais bien réalisé) et ces deux entreprises connaissent aujourd'hui un réel succès.

OBSERVEZ votre environnement
Qu'elle naisse de votre expérience, de votre savoir-faire, de votre imagination ou d'un simple concours de circonstances, une idée vient toujours, à l'origine, d'une intuition ou d'un désir qui s'approfondit et qui mûrit avec le temps. En outre, comme le souligne un expert : «Plus une idée est nouvelle, plus vous devez vous interroger sur la capacité de vos futurs clients à l'accepter. Plus elle est classique ou plus elle est banale, plus vous devez réfléchir à sa réelle utilité par rapport à l'offre déjà existante.»
Un créateur d'entreprise peut trouver des idées de plusieurs manières. Bon nombre d'entre eux tirent parti de leur propre expérience professionnelle, car s'aventurer en terrain connu permet a priori de limiter les risques. C'est le cas, par exemple, de l'ex-DRH d'une grande entreprise qui décide de lancer un cabinet de conseil en recrutement ou encore de la chargée de mission dans une agence de communication événementielle qui se lance dans l'organisation de mariages. Les avantages sont évidents : vous maîtrisez bien l'activité car elle correspond à un métier que vous avez exercé pendant plusieurs années ; vous connaissez les règles du jeu et les compétences techniques à mettre en œuvre. Cette apparente aisance peut néanmoins procurer un sentiment de sécurité factice. En effet, vous êtes certes expert dans votre domaine, mais vous ne maîtrisez pas forcément toutes les autres

Dénichez de bonnes idées sur les sites Internet français et étrangers dédiés aux nouveaux concepts

La Toile fourmille de sites qui présentent de nouveaux concepts de produits ou d’entreprises. Parmi les principaux, on peut citer HelloBiz, Idéebiz, Bonjouridee.com, lrmovant.fr, ou encore J’aime les startups. Ces portails, en français, effectuent une veille de différents pays et présentent souvent des types d'entreprises qui n’existent pas encore dans l’Hexagone. On y trouve des idées intéressantes, parfois un peu loufoques, comme la création de voitures de train réservées aux célibataires, par exemple, ou des lunettes de natation capables d’analyser en temps réel les performances des athlètes... Tout n’est pas bon à prendre ni forcément adaptable, mais vous accéderez à une mine d'informations sur les tendances actuelles. Si vous souhaitez élargir votre horizon, faites un tour sur les sites étrangers, notamment anglo-saxons, qui fonctionnent sur le même principe. En vous connectant sur Trend Hunter, MySmallBiz.com,Psfk ou encore Business Idea Center, vous aurez un coup d’avance sur vos petits camarades qui ne parlent pas anglais.

• • • facettes de la création d’entreprise (la commercialisation, la gestion» le recrutement» etc.).
Autre piste à suivre pour trouver une idée : détecter un manque. Repérer de nouveaux modes de consommation» un changement lié à une réglementation à venir» une faille dans un produit ou un besoin non satisfait. Bien des idées sont nées à la suite de l’observation attentive de son milieu. Victor Augais et Nicolas Warter ont ainsi créé Urban Football» des salles de football indoor, en constatant qu’il était impossible pour les joueurs du dimanche, comme eux, de trouver des terrains pour faire des matchs entre copains le soir ou le week-end. Aujourd’hui, leur entreprise a essaimé dans différentes villes de France (Pu- teaux, Gennevilliers, Meudon, Lille, Nantes...) et depuis peu Bruxelles. Evidemment, si vous lancez un concept novateur, préparez-vous à rencontrer un certain scepticisme de la part de votre entourage et des banquiers. Le tandem Augais- Warter a eu toutes les peines du monde à convaincre ces derniers de leur prêter de l’argent. Ce sont fmalement des business angels et des fonds d’investissement qui ont accepté de les suivre.
D’autres créateurs transforment leur passion pour la cuisine, la décoration ou le jardinage en activité professionnelle. Dans ce cas de figure, prudence : l’amateurisme n’est pas de rigueur. Si, par exemple, la restauration à domicile vous tente, réfléchissez bien à votre concept. Que pourrez-vous apporter de plus et d’innovant qui n’existe pas déjà? Etes-vous certain de pouvoir en vivre décemment et de rencontrer une vraie demande ? Même sur un marché que l’on pense porteur, il faut toujours le petit plus qui fait la différence. Dans la mesure du possible, soyez «TDA» (très différent des autres).

IMPORTEZ un concept étranger
Vous avez des doutes ? Peut-être pouvez-vous importer un concept étranger qui a fait ses preuves. Paul Dubrule et Gérard Pélisson, les fondateurs du groupe Accor, se sont ainsi inspirés en leur temps des motels américains pour créer les Formule 1 en France. Il n’y a rien d’illégal à repérer une idée à l’étranger et à la développer en France, à condition quelle n’ait pas fait l’objet d’un dépôt de brevet étendu à l’Europe ou à la France. La difficulté est en général plutôt d’ordre culturel car une adaptation est toujours nécessaire. Guillaume Lecointre a su opérer cette transposition. S’inspirant des chariots à hot dogs new-yorkais, il a imaginé des kiosques ambulants qui vendent des salades et des sandwichs haut de gamme.

PRATIQUEZ la “défectuologie”
Pour inventer un concept ou un service innovant, vous pouvez appliquer les recettes des as de la créativité. Ces techniques permettent de lever ses barrières mentales et de laisser libre cours à son imagination. Elles affranchissent des normes, des habitudes, des règles établies. La méthode dite de la «défectuologie», par exemple, consiste à adopter une attitude très critique envers un produit, un service ou une institution, puis à perfectionner à l’extrême le sujet étudié. Celle du «concassage» permet quant à elle d’imaginer des transformations, des enrichissements ou des sophistications sur un produit ou un service. Pour cela, listez des verbes d’action (augmenter, diminuer, combiner, inverser, modifier...) et associez-les au produit choisi. Par exemple: inverser la structure, inverser l’usage, inverser les fonctions, inverser l’ordre... On doit à cette technique de nombreuses idées innovantes, comme la cuillère à café en pâte sablée ou encore les montures de lunette inversées (situées en bas par rapport aux verres). Bref, les champs du possible n’ont pas de limites...

DRESSEZ un inventaire des secteurs
Si, malgré toute cette débauche d’activité neuronale, vous êtes toujours en panne d’idée, vous pouvez aussi surfer sur les tendances du moment : e-commerce, restauration rapide, gîtes ruraux, chambres d’hôtes, médecines douces...

REPRENEZ une affaire
Pour finir, une option qui peut vous faire gagner du temps, mais là encore en disposant d’un capital de départ, pensez à explorer le filon de la reprise d’entreprise. Vous bénéficierez d’un outil de travail déjà existant et potentiellement d’une clientèle.